REDEVANCE
AUDIOVISUELLE
Instruction fiscale
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(fiscal 21.05 du 11/07/2005)
Suite à la réforme de
la redevance audiovisuelle intervenue dans la loi de Finances pour 2005
et aux demandes de précisions formulées par l’UMIH auprès
de Bercy, une instruction fiscale vient de paraître le 05 juillet
2005 qui apporte certaines informations complémentaires sur l’application
du nouveau dispositif notamment dans les CHRD.
On regrettera toutefois que la parution de cette instruction soit
si tardive puisque la plupart des établissements ont déjà
payé leur redevance en avril…Néanmoins, elle précise
certains points qui peuvent être utiles pour l’avenir.
On signalera
plusieurs points positifs, notamment :
- une clarification des règles d’application du tarif majoré
aux téléviseurs installés dans les débits
de boissons
- une possibilité de cumuler les différents types
d’abattements pour les hôtels disposant d’un téléviseur
dans un débit de boissons compris dans l’hôtel (ce qui peut
permettre des économies significatives, notamment pour les saisonniers)
- une confirmation de la possibilité de récupérer
la TVA comprise dans la redevance
Précision :
Cette instruction fiscale de juillet 2005 ne règle pas tous
les problèmes soulevés par la réforme (notamment
le décalage entre la date de paiement et la période d’imposition
qui conduit certains établissements à payer leur redevance
plus d’un an à l’avance).
Aussi l’UMIH est-elle
de nouveau intervenue auprès du Ministère pour demander
des précisions sur certaines questions non résolues et surtout,
l’UMIH continue ses actions auprès des pouvoirs publics en vue d’obtenir
une modification de certaines dispositions de la loi pour aménager
les règles applicables aux CHRD.
Appareils soumis à la redevance
audiovisuelle
Comme sous le régime précédent, la redevance
audiovisuelle est due pour chaque appareil récepteur de télévision
ou dispositif assimilé permettant la réception de la télévision
détenue par un professionnel.
Sont concernés :
- les appareils clairement identifiables comme des téléviseurs
;
- les matériels ou dispositifs associant plusieurs matériels
connectés entre eux ou sans fil et permettant les réceptions
de signaux, d’images ou de sons, par voie électromagnétique
(dispositifs assimilés).
Sont notamment considérés comme des dispositifs assimilés,
lorsqu’ils sont associés à un écran ou à
tout autre support de vision (écran souple accroché au
mur par exemple), les lecteurs ou lecteurs – enregistreurs de DVD, magnétoscope
ou vidéo-projecteurs équipés d’un tuner.
Dans ce cas, et à partir du moment où le dispositif
permet techniquement la réception de la télévision,
la redevance sera due même si l’exploitant déclare ne pas
utiliser ce dispositif pour recevoir la télévision mais
uniquement pour diffuser des enregistrements ou autres.
En revanche, les micro-ordinateurs munis d’une carte télévision
permettant la réception de la télévision ne sont
pas taxables.
Attention : le nouveau dispositif précise que «
compte tenu du caractère réversible de la détunérisation,
cette dernière ne peut être invoquée pour la mise
hors champ d’application de la redevance audiovisuelle ». Ainsi,
le fait d’ôter le tuner d’un appareil ne permet pas de se soustraire
au paiement de la redevance audiovisuelle.
Appareils fonctionnant en circuit fermé
L’instruction précise que les matériels fonctionnant
en circuit fermé pour la réception de signaux autres que
ceux émis par les sociétés de télévision
n’entrent pas dans le champ d’application de la redevance. Ainsi, échappent
à la redevance le matériel de vidéosurveillance, les
téléviseurs destinés à l’information du public
(écrans d’affichage) ou encore "les téléviseurs installés
dans certains débits de boissons (bar-PMU, bureaux de tabac) servant
exclusivement à la diffusion des résultats de la société
la Française des Jeux".
Modalités de calcul
- Bars dans les hôtels
On rappelle que le montant de la redevance est majoré pour
les appareils installés dans les débits de boissons à
consommer sur place de 2°,3° et 4° catégorie (116 euros
x 4 soit 464 euros par an). Sous le régime précédent,
certains hôtels titulaires d’une licence de boissons se voyaient
réclamer le tarif majoré non seulement pour les téléviseurs
installés dans la partie "bar" mais également pour ceux installés
dans les salons d’hôtels ou les salles de séminaire alors
même qu’aucune boisson n’y était servie. L’UMIH avait interrogé
Monsieur le Sénateur Philippe Marini à ce sujet qui avait
répondu que "dès lors qu’aucune boisson n’y est servie,
les postes de télévision qui y sont installés relèvent
du champ d’application (du barème normal et non du tarif majoré)".
L’instruction reprend cette réponse en précisant qu’en cas
d’activité mixte (par exemple hôtel-bar-restaurant), seuls
les téléviseurs installés dans les locaux où
sont servis à titre habituel des boissons alcoolisées à
consommer sur place (par exemple bar) sont imposables au montant spécifique.
- Cumul des abattements
On rappelle qu’il existe, comme auparavant, un abattement de 30%
à partir du troisième poste et de 35% à partir
du 31ème
Jusqu’en 2004, ces abattements ne s’appliquaient qu’aux téléviseurs
installés dans les chambres d’hôtel et non pas aux téléviseurs
installés dans les débits de boissons. Désormais
:
- un débit de boissons qui détient plus de 2 postes
se verra comme auparavant appliquer le tarif majoré sur chacun de
ses postes (464 euros) mais bénéficiera, à partir
du 3° poste d’un abattement de 30%.
- un hôtel / bar qui dispose de téléviseurs
dans les chambres et de téléviseurs dans le bar de son hôtel
additionnera tous les téléviseurs pour l’application des
abattements de 30 et 35%, le texte précisant que les téléviseurs
soumis au tarif majoré sont comptés en dernier, ce qui leur
permet de bénéficier de l’abattement le plus élevé.
- en outre, si cet hôtel / bar est saisonnier, il pourra
bénéficier de l’abattement de 25% sur le montant total
de la redevance, y compris la redevance majorée due au titre des
téléviseurs installés dans le bar.
Exemple :
un hôtel saisonnier classé, dont la période
d’activité annuelle est de 7 mois dispose, au 1er janvier
2005, de 60 chambres équipées d’un téléviseur
et d’un bar où sont installés deux téléviseurs
ainsi qu’une salle de jeux également équipée d’un
téléviseur.
poste, ainsi
qu’un abattement de 25% au profit des hôtels de tourisme saisonniers.
Postes
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Tarif normal
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Taux d’abattement
|
Sous total
après abattement
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TOTAL
|
2 premiers postes
(2 chambres)
|
116 x 2
|
-
|
116 x 2
|
232 ,00 €
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Du 3ème au 30ème
(28 chambres)
|
116 x 28
|
30 %
|
81,20 x 28
|
2 273,60 €
|
Du 31ème au 60ème
(30 chambres)
|
116 x 30
|
35 %
|
75,40 x 30
|
2 262,00 €
|
TV de la salle de jeux
( pas d’alcool servi)
|
116
|
35%
|
75,40
|
75,40 €
|
2 TV du bar *
|
464 x 2
|
35 %
|
301,60 x 2
|
603,20 €
|
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Sous total
|
5 446,20 €
|
Minoration saisonnière
|
|
25 %
|
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- 1361,55 €
|
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TOTAL
|
4 084,65 €
|
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Redevance due
(arr.à l’€ plus proche,
0,5 comptant pour 1)
|
4 085,00 € **
|
* les téléviseurs soumis
au taux majoré sont pris en compte après les téléviseurs
soumis au taux normal.
** le montant total de la redevance audiovisuelle est arrondi à
l’euro le plus proche, la fraction d’euro égale à 0,50
€ est comptée pour 1 €.
Il s’agit d’une avancée importante obtenue par l’UMIH
qui permet une réduction conséquente de la redevance due
par les hôtels disposant de téléviseurs dans une salle
de débit de boissons et notamment les saisonniers.
Ainsi dans l’exemple précité de l’hôtel saisonnier,
l’établissement a dû bénéficier dès
le paiement de sa redevance 2005 d’une économie de plus de 880
euros par rapport au montant de la redevance payée en 2004.
- Minoration de
25% en faveur des hôtels de tourisme saisonniers
L’établissement devra être en mesure de justifier
du bénéfice de la minoration sur demande de l’administration
en fournissant notamment l’arrêté préfectoral portant
les mentions de saisonnalité, la déclaration de taxe professionnelle
ou un extrait du RCS précisant l’activité saisonnière.
- Notion d’établissement
L’application des abattements de 30
et 35% est opérée établissement par établissement.
Par établissement, il convient d’entendre toute unité
géographiquement localisée et individualisée où
s’exerce tout ou partie de l’activité d’une personne mais dépendant
juridiquement de cette personne.
Une personne qui exploiterait plusieurs établissements doit
donc calculer sa redevance audiovisuelle pour chaque établissement
sans pouvoir cumuler le nombre total de postes.
Modalités de déduction
de TVA incluse dans le montant de la redevance
- Règles générales
Comme sous le régime précédent, le montant
de la redevance est fixé toutes taxes comprises et inclut une TVA
de 2,10%. Cette TVA est récupérable à condition,
bien entendu, que les exploitants n’oublient pas de la porter en déduction.
Toutefois, alors que dans le régime précédent,
l’exploitant devait demander au service de la redevance une attestation
justifiant du paiement de la TVA sur la redevance pour pouvoir la récupérer,
désormais, l’inscription du montant TTC de la redevance sur la
déclaration de chiffres d’affaires (CA3 déposée au
mois d’avril etc) suffit.
Le montant de la TVA déductible
s’obtient en appliquant au montant total dû de la redevance un coefficient
de 2,056 %. L’exploitant pourra donc récupérer la TVA qui
était comprise dans sa redevance à condition toutefois
que les téléviseurs soient utilisés pour les besoins
de son entreprise.
- Régime
spécifique de la location d’appareils
Les entreprises de location distinguent le montant des loyers et
celui de la redevance sur les factures adressées à leurs
clients.
Cette facture vaut compte-rendu à partir duquel le client
locataire peut prétendre à la récupération
de la TVA en multipliant le tarif facturé par l’entreprise de
location, réputé TTC par le coefficient égal à
2,056 %.
Procédure de contrôle
A compter du 1er janvier 2005, la redevance audiovisuelle due par
les professionnels sera contrôlée comme en matière
de TVA. Le contrôle est effectué par les agents du trésor
public concurremment avec les agents de l’administration des impôts.
Les rehaussements constatant une insuffisance, une inexactitude,
une omission ou une dissimulation dans les éléments servant
de base au calcul de la redevance audiovisuelle, seront effectués
suivant la procédure de rectification contradictoire définie
aux articles L.57 à L.61 du LPF.
Lorsqu’une infraction aux obligations prévues aux articles
1605 bis et 1605 ter du CGI est constatée, les agents du Trésor
Public peuvent dresser un procès-verbal faisant foi jusqu’à
preuve du contraire.
Les rehaussements sont rectifiés dans le délai de
reprise prévu à l’article L.172 F du LPF, c’est à
dire jusqu’à la fin de la 3ème année suivant celle
au titre de laquelle la redevance est due.
- Droit de communication
Les établissements fournisseurs ou distributeurs de services
payants de programmes de télévision sont tenus de fournir
à l’administration, sur sa demande, les éléments des
contrats de certains de leurs clients strictement nécessaires à
l’établissement de l’assiette de la redevance audiovisuelle. Ces
informations se composent exclusivement de l’identité du client,
de son adresse et de la date du contrat.
Sanctions
- Défaut de dépôt de la déclaration
de TVA ou de l’annexe à la déclaration de TVA
Les omissions, inexactitudes dans les déclarations des professionnels
ou le défaut de souscription de ces déclarations
dans les délais prescrits entraînent l’application d’une
amende de 150 € par appareil récepteur de télévision
ou dispositif assimilé (art. 1840 W ter2 du CGI). La mise en œuvre,
le recouvrement et le contentieux sont régis par les mêmes
règles que celles applicables en matière de TVA (art. 1840
W ter 4 du CGI).
- Défaut de paiement de la redevance
Le défaut ou le retard de paiement de la redevance audiovisuelle
entraîne le versement de l’intérêt de retard et d’une
majoration de 5 % des sommes dont le paiement est différé
(art. 1731 du CGI).
REDEVANCE
AUDIOVISUELLE
Possibilité de régularisation
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(fiscal 24.05 du 05/09/05)
Le Ministère de l’Economie et
des Finances vient de nous informer que la Direction générale
des Impôts va effectuer une nouvelle opération d’information
vers les entreprises susceptibles de détenir des postes de télévision.
En effet, suite à la réforme intervenue en
2005, il semble qu’un certain nombre d’entreprises aient omis de déclarer
et payer leur redevance TV en avril. Par un courrier qui sera envoyé
courant septembre aux entreprises concernées, la DGI va rappeler les
nouvelles modalités de recouvrement de la redevance et les inviter
à régulariser, si nécessaire, leur situation.
Ainsi, les entreprises qui n’auraient pas payé
leur redevance audiovisuelle en avril pourront régulariser leur situation
auprès de la DGI sans aucune pénalité si le paiement
intervient dans les 30 jours à compter de la réception du courrier.
Au-delà de cette possibilité de régularisation
a posteriori, l’UMIH continue à agir auprès du Ministère
en vue d’obtenir une réforme de certaines règles du nouveau
régime de la redevance audiovisuelle pour 2006.